vendredi 2 novembre 2018

Chapitre 9


Myrtille observe les gestes de Sengal avec attention. Elle pratique également les soins mais cela ne l’empêche pas de suivre un enseignement auprès de son frère érudit. Remarquant sa concentration, Sengal se met à expliquer chacun de ses gestes. Elle sourit doucement sous son masque. Ce petit cours lui permet de ne pas sentir la douleur qu’il provoque en appliquant les soins.
L’esprit encore légèrement embrumé à cause de sa récente méditation, elle ne garde pas sa concentration très longtemps. Il divague d’une pensée à l’autre puis d’un souvenir à un autre assez vite pour qu’elle n’en garde qu’une vague image.

Lorsque l’image d’Earon quittant la pièce lui revient, elle sent sont cœur se serrer douloureusement. Elle aurait préféré ne pas lui faire ça. La présence de Sengal et de Steven dans la pièce l’avait empêché de lui dire ce qu’elle aurait voulu. Elle avait donc utilisé la seule option possible. Pourtant, elle n’avait jamais confié quoi que ce soit au Capitaine avant d’en avoir parlé à Earon. Elle devine quel mal elle a pu lui faire cette fois. Elle ne pouvait pas revenir en arrière.

Myrtille frissonne quand elle se souvient de sa première entrevue avec le capitaine.

Elle ne se souvient plus exactement pourquoi elle se trouvait dans la Maison des Gris, sans doute pour apporter des informations en plus au rapport qu’Earon devait faire au capitaine. Elle avait déjà parlé avec Sengal sur sa détermination à devenir une Grise. Il est vrai que certains auraient pu faire demi-tour avec tout ce qu’elle a vécu avec eux avant de faire son choix. Elle était même partie faire plusieurs lunes de méditations pour être sûre et ôter ses doutes.

Elle tressaille au niveau de son épaule droite à ce souvenir, Sengal lève les yeux de sa plaie, elle secoue la tête pour montrer qu’elle va bien.

Quoi qu’il en soit, à son retour de méditation elle a pu avoir une entrevue avec le Capitaine des Gris forestiers. Elle se revoit même debout près de cette table, le capitaine en face d’elle…

Myrtille resserre sa queue de cheval et regarde le Capitaine ôter son masque après avoir posé son arc sur la table. Le masque, celui que tous les Gris portent et qu’elle s’est mise à porter par habitude. Elle ne l’ôte pourtant pas, préférant fixer le Capitaine à travers sa visière plutôt que face à face. Elle détaille ainsi chaque cicatrice qui barre les joues d’Alpharius. Selon les rumeurs, il se les est toutes faites lui-même. Il l’observe de la tête aux pieds. Un frisson léger lui parcoure le dos.

« Alors comme ça tu souhaites nous rejoindre ?
- Oui.
Elle lève les épaules bien que celle de droite lui soit encore douloureuse.
- Serais-tu prête à donner ta vie pour les nashen ?
- Ma vie et plus encore. Je sais ce qu’il en coûte de rejoindre les Gris.
Elle remonte son gant sur ses cicatrices aux poignets d’un geste machinal. Il ne pose même pas un regard sur son geste, la fixant  comme s’il voyait ses yeux à travers son masque.
- As-tu de la famille ici ?
- Il ne reste que ma sœur qui traine dans le coin de temps en temps.
- Quel rapport as-tu avec Earon ?
Myrtille ferme les yeux et se force à respirer calmement.
- Il m’a sauvé la vie deux fois, je resterais près de lui jusqu’à ce que je rembourse ma dette.
Elle se garde bien de dire le reste car elle sait que ça leur est interdit. Jamais elle ne ferait de mal à Earon en parlant de ça, encore moins au Capitaine. Celui-ci ne dit rien et hoche la tête. Il s’approche d’elle, l’examine sans gêne puis sort son hachoir. Une petite lame courte et carrée, tranchante. Elle reste droite autant que possible. Ce n’est pas la première lame qu’elle voit dans la main d’un potentiel adversaire.
- Tends ta main droite.
Ordonne-t-il. Elle obéit, se doutant de ce qu’il allait faire. Il prend donc sa main et tranche sa paume d’un geste vif. Elle ne tressaille même pas.
- Tu souffres ?
Elle sent comme une pointe de plaisir dans cette question, elle nie.
- J’ai reçu une blessure importante à cette main, coupant toute sensibilité et la mobilité de la plupart de mes doigts.
- Tend l’autre main.
Il entaille la main gauche. La douleur fulgurante remonte jusqu’à son épaule, elle serre le poing, quelques gouttes de sang tombent au sol.
- Tu souffres ?
- J’ai eue pire. C’est supportable.
Il la gifle alors sans prévenir juste là où son masque ne couvre pas sa peau. Une gifle qui brûle sa joue et fait siffler son oreille.
- Tu souffres plus d’avoir été entaillé ou d’avoir été surprise ?
- Mon égo s’en remettra… Mais oui, je souffre plus de la gifle surprise que de la main.
- La douleur n’est qu’une illusion. Lorsque tu nous rejoindras, tu loueras ta vie, ton éternité aux Ombres. Tu souffriras pour les nashen mais aussi pour les Ombres. Es-tu réellement prête à cela ?
- Oui. Je suis consciente de tous les risques.
- Tu doutes ?
- Non.
Il nettoie son arme et la range avant de la fixer de nouveau.
- Ton entrainement commencera sous peu, les Ombres verront si tu es apte. Les premiers efforts seront sous ma direction, cela révélera ton sens à survivre, lutter… persévérer. Ta dernière épreuve, si tu réussis les précédentes, seront sous la direction de Zeven et Sengal.
Myrtille hoche la tête en silence.
- Il te faudra un binôme, l’entrainement commencera lorsque tu en auras un. »
Sur ces mots, le capitaine remet son masque et prend son arc avant de sortir de la maison, laissant Myrtille seule.
Elle met bien trois secondes avant de réaliser qu’il vient de lui autoriser à participer aux épreuves. Elle prend son arc et quitte également la maison pour trouver Earon, il fallait qu’elle le lui dise de vive voix.

Elle a rencontré Fin moins de six jours plus tard. Il était encore vagabond et allait récupérer l’insigne. Il est devenu son binôme une fois l’insigne épinglé sur son plastron.

Sengal serre brusquement le bandage sur son bras, la tirant de ses souvenirs. Il n’a rien dit à ce sujet mais elle sait qu’il réfléchit à propos de tout ce que Myrtille peu leur cacher de si important pour qu’elle ne veuille en parler qu’au Capitaine. Elle sait qu’il s’inquiète pour Earon et sa réaction. Il a toujours été le plus diplomate des Gris, à toujours faire le tampon dans des disputes ou à parler pour un Frère afin d’éclaircir les choses. Myrtille sait qu’elle peut compter sur lui. C’est ce qui la pousse à relancer la discussion :

« Je ne voulais pas vous blesser en parlant du Capitaine.
Sengal lève les yeux.
- Ce que tu vas lui dire est forcément important. Lorsque tu te sentiras prête à te confier pour le reste, tu sais que certains ici seront disposés à t’écouter.
Elle esquisse un léger sourire et hoche la tête lentement. Il termine de replacer son attelle tout en ajoutant :
- Je suis certain qu’au moment où tu le feras, cela t’apaisera tout autant que lui. 
Myrtille cligne des yeux, légèrement surprise. Elle est toujours étonnée de voir à quel point Sengal peut-être observateur.
- Je sais et je le ferais. Je souhaite aussi que tu sache ce que j’ai à dire.
Myrtille inspire profondément, elle regrette alors le masque qu’elle a posé sur la table, Sengal la transperce du regard bien qu’il ait un air tranquille et amical.
- Je t’écoute. »

Earon se baisse pour ramasser ses flèches. Il essuie le sang sur les pointes de métal avant de les enfiler dans son carquois. Eliminer ce fondateur ne lui a pas permis de calmer sa colère. Il retire l’insigne orange accroché au gilet d’un coup sec. Le tissu se déchire, il se retrouve avec un large morceau de coton entre les mains. Il en profite pour le rouler et le ranger dans son sac. Cela peut lui servir, plus tard, pour un bandage ou le rembourrage d’une poupée de chiffon.
Il termine de vérifier le corps et de prendre dans son sac les objets qui pourraient leur être utile. Il récolte ensuite quelques gouttes de sang dans une petite gourde afin de purifier l’esprit de l’impur lorsqu’il sera rentré au temple. Une fois qu’il a terminé, il se relève et s’éloigne sans un regard envers sa victime.

La nuit est bien avancée mais il ne fera pas encore jour avant plusieurs heures. Il hésite entre rentrer et essayer d’obtenir des réponses de la part de Myrtille ou continuer sa ronde. Trouver quelques autres impurs lui permettra sans doute de vraiment le calmer.
Ayant pris sa décision, il repart en direction des immeubles du nord en espérant croiser quelques individus malchanceux.

Il n’avait pas vraiment pris part dans le massacre au sein du Compas la dernière fois. Il a passé tellement de temps à contenir son envie d’éliminer tous ces impurs une bonne fois pour toutes. Il profite de sa colère pour assouvir son besoin de sang. Il ne compte pas tellement sur le plaisir de croiser un véritable combattant digne de ce nom. Ces gens-là ne s’entrainent jamais vraiment. Cela le déçoit toujours énormément de constater avec quelle facilité il prend le dessus.

Il profite de l’occasion, après avoir croisé une autre victime sur sa ronde, pour visiter quelques bâtiments et voir s’il n’y trouverait pas une veste en meilleur état que celle de Myrtille. Il a pu remarquer les nombreux dégâts sur celle-ci ces derniers jours. Cela ne l’arrange pas trop qu’elle se promène avec cette allure. Elle a véritablement abîmé sa manche gauche en y passant son attelle de force. Le cuir en est tout déformé et même si elle le cache, il a remarqué le trou au niveau de sa hanche.
Il fouille divers étages avant de tomber sur une veste un peu plus large. Il la lève fièrement, tel un trophée, accompagné d’un petit cri de victoire. Il jette un rapide coup d’œil derrière lui pour vérifier qu’il est bien seul et se marre en rangeant la veste dans son sac. Ce petit moment d’hilarité le détend.

Il croise un impur à la sortie du bâtiment. La main sur la poignée de son couteau, il observe l’individu en face de lui. Le jeune homme semble très surpris, il recule vivement, se prend les pieds dans une racine et tombe en arrière dans un cri très peu masculin. Earon se retient de ne pas se frotter le visage de dépit. Il fait quelques pas vers le jeune homme qui se recroqueville sur lui-même. Lâchant un grognement agacé, il lui fait signe de déguerpir. Il ne trouve aucun plaisir à blesser ou tuer ce genre de phénomène.
Le jeune homme n’en demande pas plus, se relève rapidement et détale comme un lapin vers son poste avancé. Afin d’éviter de se retrouver pourchassé par plusieurs fondateurs, Earon décide de rentrer à la Brèche en passant par des chemins détournés.

Myrtille se penche par-dessus le toit, vérifiant qu’elle n’avait pas fait tombée la tuile sur un frère. Elle s’assoit en soupirant, range son briquet avec lequel elle vient d’allumer la torche de la tour de garde et remonte ses gants sur ses cicatrices. La nuit se termine bientôt, tous les Gris sont rentrés de chasse ou autre. Ils sont tous en bas, dans la maison, à discuter, partager les infos, les ragots, les avis sur ce qu’il se passe à la Brèche ou à Vedasq, la ville qu’ils doivent se départager avec les Fondateurs. Elle se sent mal pourtant. Les regards qu’ils lui jettent l’ont poussé à fuir. Elle n’en peut plus de leur compassion, leur soutient, leur peine… Elle ne supporte plus d’être traitée à nouveau comme une femme, et même une femme blessée, amoindrie, fragile.

Elle frissonne de dégout. Sengal l’a écouté tout à l’heure sans broncher. Il n’a rien dit puis il s’est levé, a attrapé son arc et est sorti. Elle est restée figée, perdue dans ses pensées jusqu'à ce que chaque Gris revienne et même encore après, jusqu’à ce que le brouhaha de leur conversations emplisse la pièce. Elle répondait vaguement, le fait d’avoir parlé de tout ça avec quelqu’un lui a fait affronter la réalité. Elle est sonnée, bouleversée, choquée. Les faits sont là, elle a bien vécu tout ça, elle a bien agit comme elle l’a fait…
Son bandage gratte, Sengal lui a clairement dit qu’elle ne pouvait pas le retirer avant plusieurs lunes et qu’elle aurait encore plus de lunes pour rééduquer son bras. Elle grogne, ne pas pouvoir tirer à l’arc fait d’elle quelqu’un à protéger et elle déteste ça. Elle ne peut même pas apprendre à se battre au sabre, sa main droite n’a plus que deux doigts valides : l’index et le majeur. Ca ne date pas de son séjour chez les impurs, mais de bien avant ça. Avant même sa décision de rejoindre les Gris.

La grotte mabouz est une grotte située pas très loin de la Brèche, sur une des routes les plus rapides pour atteindre le Compas. C’est là qu’Earon se cache souvent lorsqu’il fuit les Nashen. Elle est allé le chercher après une dispute, elle ne se souvient plus laquelle. Cependant, en face de la grotte, ce n’est pas sur Earon qu’elle est tombée.
Une jeune femme fouille dans les ruines. Myrtille passe par un chemin dans les ombres et se cache dans la grotte. La jeune femme entre docilement. Myrtille serre son arc et sort de sa cachette, faisant glisser silencieusement une flèche de son carquois.
« Stop. J’avais dit, pas deux fois, dommage, tu es la deuxième.
Elle met en jouc la femme qui s’arrête, penchée par-dessus un carton de livres.
- Pas deux fois ?
Elle se relève doucement et se retourne en sortant son sabre de son fourreau. Sa capuche-visière dissimule son regard mais rien ne cache le soleil en acier accroché à son pull. Une impure. Myrtille serre plus fermement son arc et tire sa flèche dans le sabre qu’elle ne tenait, par chance, pas fermement. Le sabre tombe au sol, Myrtille prend alors une deuxième flèche et la vise au cœur.
- T’occupe. Tu vas aller par là-bas et on va discuter un peu.
Elle indique d’un signe de flèche le coin caché derrière la taule sur sa gauche. N’ayant plus de sabre, l’impure obéit. Elle passe devant elle, Myrtille la tenant toujours en jouc. Elle la suit de près et une fois dans l’intimité du lieu entouré de taule et de grillage, elle garde la flèche en main, passe son arc à son épaule et prend son couteau de l’autre main.
- Pas de geste trop brusque, ou je te transperce. Ton nom.
- Tu peux toujours courir.
Myrtille s’approche et colle son couteau contre sa gorge.
- Ecoute moi bien, je n’ai pas pour habitude de faire dans la dentelle, les discussions interminables avec les impures ça me fatigue vite alors on va passer le passage où je te menace, ou tu fais semblant de ne pas avoir peur et que tu me réponds sans que j’agisse. Je te tranche la gorge si tu ne dis rien et ensuite je rentrerais tranquillement chez moi alors qu’on te cherchera encore, si bien sûr on te cherche.
- Oui, on la cherche. Lâche là.
Un homme dans son dos répond à la place de son otage. Myrtille se maudit pour son erreur de débutante. L’homme pique la pointe de son sabre contre son épaule, là où l’épaulière ne la protège pas. Elle serre plus fermement son arme. Elle reconnait sa voix. Son esprit allume toutes les alarmes dans sa tête, la poussant à fuir, loin et vite mais elle inspire profondément et reste droite.
- Non. Je la tue et tu la regarde crever, ça te vas ?
- Tu n’en es pas capable, lâche là ou je vais m’énerver.
- J’ai dit non. Je ne suis plus sous tes ordres.
L’homme la frappe alors avec la garde de son sabre sur l’épaule droite. Son bras plie et le couteau tranche la gorge de la femme. Myrtille ouvre grand les yeux. Comment un homme peut-il agir ainsi au risque de tuer par son geste ? Elle secoue la tête mentalement, l’impureté les a profondément touchés. Elle lève les mains, l’épaule douloureuse et le couteau ensanglanté. Ce sera au moins une victoire avant de disparaitre. Elle se retourne lentement, la femme se tient la gorge, le sang coule abondamment entre ses doigts. Elle remercie mentalement Earon pour lui avoir fourni le masque qu’elle porte.
- Elle va mourir, tu ferais mieux de l’emmener au lieu de perdre ton temps avec moi.
- Tu n’as rien à me dicter. Lihara, ça va ?
- Ou…oui.
- Passe derrière moi.
Il lève son sabre contre la gorge de Myrtille pendant que Lihara la contourne en titubant pour aller derrière lui.
- Recule.
Myrtille s’exécute, son cœur bat la chamade et une sueur froide coule le long de son dos.
- Plaque ton bras droit contre la taule.
Elle obéit.
« Stupide, tu as été nulle, Myrtille, comment as-tu pu ne pas vérifier qu’elle ne soit pas seule ? »
Scande la voix dans sa tête. Elle se mord la lèvre, l’homme lève son sabre et jette un œil vers la femme qui est assise, le sang se repend maintenant en une flaque énorme sur le sol.
- Si tu ne la soigne pas dans les trente minutes, elle y reste, tu en es conscient ?
- Ta gueule.
Il plante son sabre d’un coup sec dans sa main droite, la lame crisse contre la taule, la douleur l’aurait pliée en deux mais elle est trop fière pour lui montrer. Elle serre les dents, se mordant l’intérieur de la joue pour ne pas crier. Il retire doucement le sabre et profite de son état sonné par la douleur pour soulever son t-shirt et graver légèrement un « YA » sur son ventre.
- Tu te souviendras comme ça à QUI tu as obéit pendant plus de deux mois. On se reverra. »

Il se retourne et soulève Lihara sous les épaules pour l’aider à se mettre debout. Il l’aide ainsi à marcher tout en surveillant Myrtille pour qu’elle ne les suive pas. Elle laisse une trainée de sang jusqu’à la sortie de la grotte.
Myrtille baisse le bras quand elle n’entend plus le souffle rauque de la blessée, tombant à genoux, elle soulève son masque et crache le sang qui emplissait sa bouche.

Myrtille secoue la tête et crache vers l’extérieur de la Brèche. Depuis ce jour, elle ne peut plus rien tenir correctement de la main droite. Tirer à l’arc était déjà un plaisir, c’est devenu son meilleur moyen de défense, d’attaque et de chasse. Elle ne fait plus qu’un avec son arme depuis ce jour, de loin comme de près.
Cette pensée lui donne du courage. Elle se lève, rejoint la tour de garde pour éteindre la torche et descend l’échelle. Encore heureux, ses doigts sont devenu assez fort pour tenir son poids sur une échelle car elle serait devenue folle de ne pas, en plus, pouvoir monter sur les toits. Une fois en bas, elle rejoint les Gris qui doivent surement l’attendre pour diner avant d’aller se reposer.

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